Qui sommes nous ?

Installée dans le sud de la France, dans le Var, au cœur de la Provence Verte, au sein du nouveau parc naturel régional de la Sainte-Baume, c'est dans le calme propice à la création que je vous accueille pour des vacances créatives, où vous apprenez dans une ambiance détendue et conviviale les techniques de fabrication des poteries.

Enfournement des pièces crues.  Après la cuisson, le biscuit  est émaillé et cuit une 2ème fois


Pièèce fermée en raku. Façonnage à la plaque, cuisson, réserves et émaillage et cuisson raku

C'est à moi, Carole, que revient le plaisir de vous permettre d'exprimer votre créativité en vous transmettant mes connaissances sur les diverses techniques de céramique de manière à vous apporter une plus grande liberté pour vos créations .

Pratiquant la céramique depuis 2003, diplômée de l'École de Céramique de Provence, à Aubagne, en 2013,  formée également auprès de céramistes essentiellement provençaux, c'est après un travail sur la faïence que je découvre le raku et me passionne pour cet art de la terre. Je partage cette passion en donnant des cours depuis 2018. Pour l'année 2025,  je vous propose deux thèmes de stage :

  • La faïence et la terre vernissée qui permet d'utiliser les différentes techniques de façonnage (tournage, estampage, etc...) à partir  de faïence, et les cuissons en four électrique. Techniques diverses de décors.

  • Le grès et la cuisson raku, abréviation du terme japonais raku-yaki 楽焼 ( « cuisson confortable ») qui permet de créer des pièces avec autant de plaisir que de surprise.

Je veille à votre bien-être et assure le bon fonctionnement de votre séjour. Approvisionnée chaque jour par les marchands locaux des fruits et légumes de saison, j'organise aussi nos dîners barbecue ! Je peux aussi vous conseiller pour partir sur les traces de Cézanne et monter tout en haut de la Sainte Victoire ou de celles de Pagnol en vous montrant le chemin à partir du petit village de la Treille, ou encore découvrir le massif de la Sainte Baume, ou encore aller piquer un plongeon dans l'Argens, le Caramy, le Verdon, le Vallon des Carmes à Barjols, la Bresque à Sillans la Cascade ou une de nos célèbres calanques de Marseille à Cassis.

Vos vacances créatives sont avant tout des vacances ! Quoi de plus agréable que d'apprendre dans une atmosphère studieuse mais décontractée, dans la bonne humeur.

Oubliez vos soucis et vos contraintes, laissez vous porter en toute liberté sur le chemin de la terre !

Mes dernières réalisations

Vous pouvez aussi avoir un aperçu de mes dernières réalisations de sculptures céramiques en cliquant sur le bouton ci-après

Le raku, c'est quoi ? 

J'ai commencé à pratiquer le raku en 2013. Depuis, c'est une véritable passion.  Je vous présente succinctement cette technique de cuisson:

  1. Une brève histoire du raku

  2. La technique du raku

  3. Quelques autres techniques

Une brève histoire du raku

16 ème siècle, au japon, invention du raku par Chojiro

La technique du raku remonte au 16ème siècle. Le mot Raku (らく) (楽) est un adjectif invariable qui veut dire confortable, facile, aisé. Quand on emploie le mot raku, c’est l’abréviation du mot japonais raku yaki (楽焼き) qui veut dire cuisson confortable : poterie raku (abréviation de raku-yaki 楽焼).  焼く :  yaku : cuire au four

Le créateur du raku-yaki est Chojiro, potier japonais de Kyotodu 16ème siècle. C’est le maître de thé Rikyu qui lui demande de créer des bols pour la cérémonie du thé : au Japon, à l’époque et encore aujoud’hui, le chanoyu, ou service japonais du thé, est une véritable cérémonie : inspiré du boudhisme zen (méditation dans la posture assise), le thé est préparé de manière très codifiée.

Ces bols que crée Chojiro doivent être très sobres : ces chawan ( bols de thé )  doivent être discrets, sans raffinement ou beauté excessifs : ils doivent rester austères. Les bols de Chojiro sont sans décoration, très simples, rouges ou noirs. A son époque, les chawans de Chojiro sont appelés « poterie contemporaine » ou ima-yaki. Le raku d’origine, le raku japonais vient donc d’une approche spirituelle. Il y a le raku rouge et le raku noir. Pour le raku rouge, la pièce est  engobée d’ocre puis reçoit un émail plombeux et est ensuite cuite à basse température et refroidie à l’air libre.Pour le raku noir, la glaçure est à base d’oxydes métalliques tels fer, cuivre, manganèse. La pièce est cuite lentement à haute température puis refroidie lentement à l’air libre

On voit que dans le raku « traditionnel », il n’y ni enfumage, ni mouillage.

1960 : Paul Soldner ou le raku contemporain : l’invention de l’enfumage et du mouillage

Paul Soldner, céramiste américain, revisite le raku traditionnel japonais et est à l’origine dans les années 60 du « raku américain », technique qui s’est ensuite répandue dans le reste de l’occident. Libérés de la codification de la cérémonie du thé, les potiers contemporains peuvent expérimenter, inventer.

C’est ainsi que s’essayant au raku,  Paul  Soldner  est insatisfait du résultat :  il trouve ses pièces « laides », « l’argile était d’un jaune indéfinissable. La glaçure était dure ; les oxydes de cobalt, de fer et de chrome étaient d’une brillance et d’un éclat dégoutants »

Mécontent de ses piètres pièces, et espérant améliorer les surfaces de celles-ci, il a l’idée de rouler les pots sortis du four, chauffés au rouge, dans des feuilles de poivrier : ainsi nait l’enfumage.

Autre innovation de Paul Soldner, la trempe du récipient chauffé au rouge dans de l'eau froide. Aujourd’hui, la technique du raku peut se décliner à l’infini : le raku nu, le raku punk de Jean-François Bourlard et son travail de recherche sur les matières, et de multiples autres techniques dérivées : cuisson au lait, cuisson papier journal et aluminium, etc…

Pour conclure cette brève histoire du raku, je reproduis ci-après un extrait d'un discours de Paul Soldner qui résume l’esprit du raku d’aujourd’hui : « Le Raku, au contraire, met l'accent sur l'asymétrie, la beauté de l'accidentel et du spontané, ainsi que sur la valeur et l'appréciation du naturel organique non dominé ou complètement contrôlé par nous. Dans l'esprit du raku, il faut accepter l'élément de surprise. Il ne faut pas avoir peur de perdre ce qui a été planifié et il faut avoir envie de grandir en découvrant l'inconnu. Dans l'esprit du raku, ne rien exiger, ne rien attendre, ne suivre aucun plan absolu, être sûr du changement. Apprendre à accepter une autre solution et préférer miser sur l'intuition. »

En bref, le raku c’est le rakudo  らくど   楽土 (rakudo veut dire paradis)  😉

 

La technique du raku

Le raku yaki, c’est un procédé de cuisson.  Les pièces qui vont bénéficier de cette cuisson sont des pièces en grès chamotté qui ont déjà été cuites une première fois en four électrique. Le grès chamotté c’est du grès contenant de la chamotte, c’est-à-dire de la terre déjà cuite et broyée : on peut choisir un grès plus ou moins chamotté, et de la chamotte plus ou moins grosse. L’utilisation du grès chamotté permet à la pièce de supporter les nombreux chocs thermiques qu’elle reçoit lors de la  montée en température rapide, et lors de son défournement à l’état d’incandescence. Avant l'enfournement, les pièces sont émaillées, totalement ou partiellement ou pas du tout si on souhaite une pièce entièrement noire. Les pièces peuvent également avoir été polies, agatées, avant la première cuisson, si on les destine à du raku nu par exemple

L’enfournement : Etant donné que les pièces du four vont être défournées entre 900 et 1000° avec de grandes pinces, on les dispose de manière à pouvoir les saisir avec des pinces (plates, à clous, à boule) On peut optimiser le volume du four : différentes hauteurs avec des quilles, pièces émaillées partiellement appuyées contre la paroi, etc…

Le four : j’ai commencé le raku avec un four « fait maison » : tonneau chez le garagiste, briques réfractaires pour la sole, laine fibre isolante, fabrication de boutons tenus avec du fil kanthal, chalumeau d’étancheur, sonde thermocouple et thermomètre de type K , détendeur et manomètre…  Vous trouverez sur le net de nombreux tutoriels pour fabriquer un four. Au total, il faut budgéter environ 300 €. Aujourd’hui, je travaille avec un four raku, un four Rhode modulable en hauteur, équipé d’un bruleur sécurisé d’une puissance de 34 kW.  C’est un four à gaz et il faut utiliser du propane et pas du butane :  en effet, le pouvoir calorifique du propane est de 32 kWh/m3, contre 25 kWh/m3 pour le butane, et le propane possède une pression naturelle plus élevée que celle du butane.

La cuisson : Les émaux de raku fondent et se vitrifient généralement entre 820° et 980°.  Le four dispose d’un registre sur le haut, qui permet de contrôler l’état de l’émail, qu’il soit bien nappé, par exemple.  La montée en température doit être rapide.  Il faut a peu près 1h 00 pour la première montée en température avec 3 anneaux, moins avec 2 anneaux,  en fonction de la charge utilisée (nombre et masse des pièces à cuire).

Avant d’envoyer la cuisson il faut vérifier : que la plaque d'enfournement (sole) est engobée et positionnée sur des quilles (pas de quille devant l'entrée des flammes), que le bruleur est positionné à 2 cm environ de l'orifice, jamais à l'intérieur du four (risque de réduction et/ou émaux brulés), que les pièces émaillées sont desemaillées au niveau du contact avec la plaque, ou qu’il y a des pieds de coq, que les pièces fermées ont toutes un trou d’évacuation (L’engobage pour le raku-nu et l’émaillage ont tendance à refermer le trou d’évacuation de l’air chaud)  

En début de la cuisson :
- Le manomètre doit être de 0,10 bars de pression, voire de 0.05 bars
- Le registre doit être fermé à moitié, au choix, par une brique réfractaire

Pendant la cuisson :
La courbe doit être linéaire : si la température baisse ou stagne il faut monter légèrement en pression (au manomètre) et/ou ouvrir un peu le registre. On mène ainsi la montée en température  jusqu'à 500°.
A ce moment, on peut passer la pression à 0,15 bars et ouvrir le registre au 3/4. Il faut éviter de monter plus la pression dans ce four, les émaux ont tendance à devenir ternes, voire grisâtres car la cuisson se passe alors en sur-réduction. Ou alors, ouvrir entièrement le registre. A 600 °, fermer l’amenée d’air latérale avec un bouchon en brique réfractaire. Il est important de suivre la cuisson, éventuellement de saisir les données sur un tableur et voir la courbe en temps réel

Le défournement : la sortie des pièces du four ;Une fois l’émail parvenu à la température de cuisson on ouvre le four ce qui fait chuter  la température. Après s'être équipé des EPI et s'être entouré des EPC,  on extrait une à une les poteries à l’aide des grandes pinces métalliques. Par effet de choc thermique, l’émail va se fissurer. Il faut savoir qu'à cet instant les pièces sont particulièrement fragiles : ne pas les entrechoquer (choc et mélange des émaux, voire collage). Ne pas poser le couvercle brutalement et ne pas refermer le couvercle immédiatement après la sortie.  Selon la taille de la pièce, pour que le choc thermique qui fend l’émail se réalise bien,  attendre plus ou moins avant l’enfumage : plus la pièce est épaisse, plus il faut attendre

L’enfumage : Après avoir sorti les pièces du four on gère le temps où les pièces restent à l'air libre (moment de l'apparition des craquelures de l'émail) puis on pose les pièces dans le bac d'enfumage où se trouve les copeaux de bois (ou tout autre source de carbone). J'ai essayé beaucoup de combustibles organiques : épines de pin, papier journal, feuilles mortes, oui, à la pelle j'ai essayé nombre de combustibles, pignes de pin, sciure, copeaux de bois ... et le combustible idéal pour moi est la litière pour chevaux, constituée de copeaux de bois. Ensuite, on referme le récipient d'enfumage avec son couvercle. Les pièces peuvent rester 10 à 30 minutes à l'enfumage par exemple, selon que l’on veuille faire du raku classique ou du raku-nu, etc…. Si on veut accentuer l'enfumage Le mieux c’est un couvercle femelle qui vienne autour de la caisse d’enfumage mâle et entre en partie dans un lit de sable autour de la caisse d’enfumage.

Cette technique de l’enfumage à pour but :
- de réaliser un mode de cuisson en réduction qui permet d'obtenir des couleurs et effets métalliques supplémentaires par rapport à une cuisson au four électrique (rouge de cuivre par exemple).
- de permettre à la fumée d'envahir les craquelures et de les faire ressortir en fixant le carbone sur la pièce : en effet, une fois les pièces déposées sur un lit de sciure, celles-ci s’enflamment, et une fois le réceptacle d’enfumage refermé, la flamme manquant de comburant (dioxygène),  s’éteint et la fumée génère du carbone qui va se déposer et se fixer sur les parties de la pièce non émaillées, et donc notamment sur les endroits où l’émail s’est fissuré

Les résultats peuvent varier considérablement : les paramètres sont multiples et difficiles à maîtriser, tels que, sans exhaustivité : la température extérieure, la durée d’attente avant l’enfumage ou la sortie du four, la nature du combustible d'enfumage et sa consistance (fin ou gros, frais ou vieux, humide ou sec),  le type d’enfumage (réduction ou oxydation en sortant la poterie de la sciure ou non, en la laissant au contact de l’air avant de la mettre à l’enfumage), etc…. C'est en grande partie cette étape qui donne la particularité du raku et fait que chaque pièce est véritablement unique.

 Le mouillage :  En mouillant la pièce, on peut modifier deux paramètres importants (attention toutefois au choc thermique et à la casse provoqués par un tel procédé !) :
- arrêter le mode de cuisson en réduction en débarrassant en partie la pièce des cendres
- augmenter les craquelures en augmentant le choc thermique.

Attention les pièces fragiles, fermées non sphériques, montées à la plaque (boites, bouteilles...) ne doivent pas être mouillées ou peu, pour éviter la casse (choc thermique, pression des vapeurs...). On les ressort simplement du bac d'enfumage, on les pose dans un coin et on les laisse refroidir.

Le nettoyage :  Et ce n’est qu’après un long et minutieux nettoyage afin d’enlever tous les dépôts de carbone qu’on découvre réellement le résultat final de sa pièce On utilise des tampons à récurer, plus ou moins usagers, et surtout pas de paille de fer qui pourrait rayer l'émail .

Le réenfournement :  Après une cuisson, il faut recharger le four de nouvelles pièces. Il faut attendre le refroidissement normal du four avant de ré enfourner sinon le four risque de s'abimer et de perdre en performance. Il faut donc attendre que l'ambiance thermique dans le four ait bien redescendue avant de recharger pour une nouvelle cuisson (vers 100° par exemple). Des fois, je réenfourne à 200°

Quelques autres techniques dérivées :

Le raku nu : une de mes techniques préférées

La cuisson au lait : un effet bois

La papillotte : papier journal et aluminium, ou terre, épluchures de végétaux



 

Un article sur la faïence et la terre vernissée  : bientôt

Un article sur les différentes terre : faïence, grès, porcelaine...  bientôt

Un article sur les différentes  cuissons : bientôt

Cuire la terre. L'art ou la guerre du feu- A ciel ouvert... anagama.... Les combustibles... l'oxydation, la réduction, le point quartz...................................

Un article sur les techniques de décoration : bientôt

Scraffitage, textures, empreintes, engobes, émaux, réserves, poncifs   .........................

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