Petit lexique très
succinct de la céramique
Voilà un petit glossaire qui permet de découvrir certains termes de la céramique :
Argile (substantif féminin) : C’est un composé de silicate d'alumine
hydraté (silicate = combinaison du SiO2 (dioxyde de silice) à des
oxydes métalliques (composé chimique de l'oxygène et d'un métal).
L’argile résulte surtout de la décomposition des feldspaths (des minéraux), et
a généralement l'aspect d'une terre molle qu’on utilise en poterie. Terre
glaise est un synonyme. Le mot vient du latin argila ou argilla qui veut dire
terre glaise
Agate : pierre bien utile pour polir une pièce crue (non cuite) : pour
"fermer" la terre. Pour les pièces destinées au raku nu, par exemple.
L’agate est une roche (une variété de calcédoine) qui se caractérise par des
dépôts successifs de couleurs ou de tons différents. La technique de la terre
mélée ou néri-agué avait à l'origine pour but d'imiter le marbre ou l'agate
Barbotine : argile liquide (de la terre crue
très sèche et broyée en fines particules que l'on mélange à plus ou moins
d'eau) destinée notamment au coulage, à l’assemblage de pièces, à la
décoration, etc…
Biscuit : c’est la pièce en faïence
après la première cuisson vers 1000 – 1050 °. Le biscuit est cuit à température
supérieure à celle de la cuisson de l’émail. A comparer au dégourdi. (terme
réservé au grès et à la porcelaine)
Boudin : c’est un pain cylindrique obtenue par boudinage ou autre, pour
le façonnage. On parle aussi de colombin quand il est petit et long. On utilise
les mains ou bien une extrudeuse avec la filière adéquate
Céladon : couleur bleue-verte pâle. En chinois, céladon veut dire
littéralement « porcelaine verte » et est un type de céramique né en
Chine
Céramique : c’est à la fois un nom féminin et un adjectif. Le mot vient du
grec κεραμικός, keramikós, qui veut dire argile. C’est donc à la fois l’art de
la fabrication d’objets en terre cuite, une pièce façonnée et cuite, la matière obtenue après la cuisson de l'argile, et un
adjectif qui concerne l’art de façonner et de cuite l'argile
Chamotte :
argile cuite broyée en petits grains. Mélangée à de la terre, elle en augmente
la résistance mécanique et thermique. Dans la technique du raku, on utilise du
grès chamotté.
Colombin : Petit boudin de terre cylindrique long
Colorant : Composé de matières minérales et
d'oxydes métalliques frittés à haute température donnant des pigments inertes
qu’on utilise pour colorer les émaux, les terres, les engobes..
Contre-dépouille : concerne les plâtres de
moulage : c’est une parie de la forme qui est indémoulable . il faut donc faire un moule en
plusieurs parties (voir dépouille)
Corde : le
tournage à la corde. Pour
réaliser de grosses pièces, notamment des jarres : Sur l'axe d'un tour à
corde (comme un tour de potier classique mais avec un axe vertical qui se prolonge en haut d'une potence
modulable) sont installées 2 roues dentées, une en bas, une en haut,
disposant chacune de 12 encoches (par exemple, ça peut être plus ou moins), tous les 30° donc. Ces encoches
reçoivent les 12 mêmes profilés de bois que l'on met verticalement : ainsi est
constitué un gabarit. Ensuite, on enroule une corde en lin autour de ce
gabarit, puis sur cette corde, on pose de la terre par pression manuelle. Un
gabarit extérieur permet de peaufiner le galbe de la jarre par rotation
manuelle du tour. Après séchage, la potence, les couronnes, le gabarit
intérieur et la corde sont retirés, et la pièce est ensuite traitée comme les autres
Coulage : Création de pièces à partir de
barbotine coulée dans un moule en plâtre
Couverte : matériau qui vitrifie à la cuisson
(verre) composé principalement de feldspath et aussi de craie, de quartz. Terme
désignant une glaçure réservée plutôt à la haute température, donc au grès
et à la porcelaine. A comparer à vernis, glaçure et émail.
Croûtage : Réaliser une couche de pâte souple,
d’épaisseur homogène pour façonner des pièces : pour cela, on
utilise un rouleau entre 2 réglés d’épaisseur identique ou bien une croûteuse.
Bien utile pour le travail à la plaque ou l’estampage ou autre technique de
façonnage.
Cru : pièce crue, c’est-à-dire une pièce
façonnée pas cuite. Le cru, selon le degré d’hydratation, peut être « cru
sec » ( pièce façonnée et sèche), « Cru cuir » (pièce
façonnée et moyennement sèche : on parle de consistance cuir) ou encore
« Cru vert » (pièce façonnée et absolument pas sèche)
Cuisson : La cuisson de la pièce
céramique lui donne sa solidité et est irréversible. Généralement, les pièces
façonnées sont l’objet de 2 cuissons. La monocuisson est un art difficile.
Décoration : elle est infinie et concerne tant la
pièce crue que le biscuit ou le dégourdi ou que la pièce cuite 2 fois. Ce peut
être l’application d’engobes ou d’émaux, ou autres, barbotines, oxydes... :
nombreuses manières : aspersion, trempage, au pinceau, à l’éponge, avec un
pochoir, au pistolet, à la louche, à la poire, à la brosse à dents, etc… Les
techniques de décoration sont infinies : on peut noter le scraffitage, la
pose d’empreintes, la pose de réserves au latex, à la cire, ou autre masquants,
le mocha tea (autres noms : décor herborisé ou deuil à la reine), la gravure,
l’incrustation, la pose de décalcomanies, la création de reliefs, la décoration
grand feu qui est inaltérable car elle est faite sous émail ou dans l’émail
(under glaze ou in glaze) et est cuite en même temps que l’émail, etc…
Dégourdi : c’est la pièce cuite une première fois
entre 800 et 980 ° qui la rend solide et poreuse afin de faciliter l’émaillage.
Terme qui concerne la première cuisson des terres haute température (grès et
porcelaine). A comparer au biscuit qui concerne la faïence.
Dépouille : concerne les plâtres de
moulage : c’est une forme évasée qui permet de sortir la pièce coulée du
moule facilement. (Voir contre-dépouille).
Émail : peut définir le verre qui recouvre
le biscuit de faïence (pièce cuite 1 fois). On utilise aussi le terme d'émail
pour toutes les glaçures colorées destinées à toutes les terres, donc à
la basse et à la haute température. A comparer à la glaçure, à la
couverte et au vernis.
Engobe : un engobe est de la terre liquide
généralement colorée utilisée pour modifier la teinte de surface des pièces non
cuites
Engobe à
plaques : c’est
l’engobe dont on recouvre les plaques d’enfournement afin de les protéger de l’émail
des pièces lors de leurs cuissons. A moins d’avoir des plaques en carbure de
silicium (très chères), il faut protéger les plaques. J’utilise un engobe tout
fait, mais on peut prendre une recette telle que 50% de kaolin et 50% d’alumine
hydratée, par exemple. C’est de l’engobe à plaques que j’utilise pour le raku
nu
Estampage : Appliquer par pression
manuelle une couche de pâte souple sur une forme en plâtre (ou non)
Estèque : outil utilisé pour le
tournage, mais également pour les autres techniques de façonnage
Façonnage ; regroupe toutes les techniques
visant à donner une forme particulière à la terre pour réaliser un objet :
un même objet fait souvent appel à plusieurs techniques de façonnage. Elles
sont nombreuses, comme, par exemple le tournage, (sur un tour de
potier), le modelage (dans la masse du pain d’argile qu’il faudra
couper, creuser et recoller à la barbotine), le colombinage (on utilise
des cylindres d’argile dits colombins que l’on superpose pour créer une forme),
le travail à la plaque (à partir de plaques d’argile obtenues par
croûtage et assemblées à la barbotine), le coulage (dans un moule en
plâtre, on coule une barbotine de coulage qu’on retire au bout d’un certain
temps), l’estampage (on presse la terre sur un moule en plâtre
avec ses doigts pour que la terre prenne la forme du moule), le pinçage
(on donne une forme en pinçant la terre), le filage et l’extrusion (avec
une fileuse ou extrudeuse, on peut utiliser des mini extrudeuses) pour obtenir
des boudins de forme particulière selon la filière choisie que l’on assemble
après, etc….
Faïence ou
fayence :
vient du nom de la ville italienne de Faenza en Italie : c’est une poterie
émaillée ou vernissée, généralement à fond blanc. On parle aussi de faïence
pour parler de la terre à faïencepour une cuisson basse température de
980°C à 1100°C.
Fondant : Le fondant permet de
descendre le point de fusion et de vitrification d’une terre, d’un émail, d’un
engobe. (alcalis, bore…)
Fritte : La fritte est un des constituants
importants des émaux : c’est un cristal céramique composé de silice et de
soude : ce composé est fondu industriellement et refroidi très vite, ce
qui le rend insoluble : cette technique permet d’avoir des émaux non
toxiques. La fritte est une matière fusible artificielle constituée
principalement de verre pilé
Garnissage : Collage des pièces crues
avec de la barbotine : becs, pieds, ansage, etc..
Gazette (ou casette, ou cazette) : c’est une
boite en terre réfractaire contenant les pièces à cuire (permet entre
autres la cuisson en réduction)
Girelle : vient du latin gyrus (cercle) : sur
un tour de potier, c’est le haut de l’arbre de la roue sur lequel on place la
pièce à tourner
Glaçure : Enduit posé sur biscuit qui
va être vitrifié. La glaçure est transparente, colorée ou non. A comparer à
vernis, couverte et émail. On utilise le terme de glaçure comme terme
générique regroupant couverte, émail et vernis.
Grand
feu (et petit feu)
: moment le plus chaud d’une cuisson. (vitrification). Le grand feu c’est
la deuxième cuisson des faïences, dans lequel les peintures de grand feu sont
fondues dans la glaçure blanche. On parle aussi de cuisson de glaçage. Quant au
petit feu, c’est la 3ème et dernière cuisson, entre 650 et 850 °, dans
une chambre de cuisson fermée , en réduction donc, de pièces dont les peintures
sont très sensibles à la chaleur
Grès : Terre céramique, composé d'argile
(notamment quartz, feldspath et mica ) et de beaucoup de silice (sable).
Cuit vers 1280 °, le grès se vitrifie et devient très dur. Comme la porcelaine,
le grès fait partie de la céramique vitrifiée.
Gypse : c’est la base du plâtre qu’on
utilise pour réaliser les moules. Le gypse est du sulfate de calcium hydraté
Kaolin : le kaolin (le mot vient du chinois
gaoling, qui veut dire « collines hautes » est une argile
blanche composé essentiellement de silicate d’aluminium, utilisée dans la
fabrication de la porcelaine
Kintsukuroi
(金継ぎ?, « réparer avec de
l’or ») ou kintsugi : c’est une méthode de réparation
des céramiques inventée au japon au 15ème siècle. Les brisures de la céramique
cassée sont réassemblées au moyen d’une laque. Cette laque provient de
« l’arbre à laque » ou « vernis du japon », noms
vernaculaires du « Toxicodendron vernicifluum ». La dernière couche
de laque de réparation est saupoudrée d’or, ou d’un autre métal en poudre
(laiton, cuivre, bronze….). C’est la reconnaissance de de la brisure et de sa
réparation : l’accident a sublimé la pièce, encore plus belle qu’avant.
Lithophanie : c’est une plaque de porcelaine,
gravée ou moulée, très fine, et donc translucide puisqu’elle est en
porcelaine. Cette plaque, en 3 dimensions, révèle alors une image quand elle
est rétroéclairée. L’image apparait en niveaux de gris. Plus la porcelaine est
épaisse, plus la teinte tend vers le noir, et inversement, plus la porcelaine
est fine, plus la teinte tend vers le blanc. Une imprimante 3D peut
être utilisée pour la réalisation de la matrice d'un moule en plâtre pour faire une
Lithophanie.
Lyre : outil en forme de lyre dont le fil
permet de débiter un boudin de terre
Lustre ; utilisé en 3ème cuisson et petit feu, il
est appliqué sur émail cuit et donne un résultat d’irisations métalliques et de
nacre
Mirette : Outil muni d’un manche se terminant par
une boucle d’acier (qui peut être de différentes tailles et de différentes
formes) utilisé pour le modelage et autres techniques de façonnage. J'espère qu'à l’issue
de votre stage de poterie, vos créations seront telles que vous en aurez plein
les mirettes 😉
Montre : Cône pyrométrique dont l'état de
fusion à l’issue de la cuisson indique la fourchette de température
effectivement atteinte
Oxydes
métalliques :
ils sont la base des colorants céramiques. Par exemple, l’oxyde de fer
est rouge, l’oxyde de chrome est vert, celui de cobalt bleu. Afin de les rendre
inertes, ils sont parfois frittés
Pâte : Terre artificielle, composée d'un mélange
de terres, auquel on ajoute éventuellement des minéraux broyés. On utilise
souvent à la place le mot de terre
Pied de coq : Support de cuisson à pointes,
disposé à plusieurs sous les pièces à cuire émaillées dessous
Point
quartz : correspond à une
température de 573°C. C’est à cette température que le quartz α
(polymorphe de basse température) se transforme en quartz β (polymorphe de
haute température). C'est le point auquel la silice cristalline se transforme
en silice vitreuse. C’est un moment critique et irréversible lors de la
première cuisson.
Poncif : Pochoir de papier calque que l’on
perfore de trous d’aiguille pour tracer les contours des décors sur émail à la
poudre de charbon de bois. Technique utilisée pour la peinture sur émail
poudreux (non cuit) dans les ateliers de faïence à Moustiers-Sainte-Marie
(notamment)
Porcelaine : c’est une céramique à pâte non poreuse,
vitrifiée, laissant passer la lumière. La porcelaine n’existe pas à
l’état de nature, au contraire des autres argiles : c’est un mélange
de kaolin, de feldspath et de quartz, inventé par les chinois. La 1ère cuisson
se fait à 960°C puis le dégourdi est recouvert d’un émail (ou pas) et est
envoyé en grand feu entre 1300 et 1400°C . La porcelaine, comme le grès fait
partie de la céramique vitrifiée.
Quartz : Forme cristaline de la silice
(dioxyde de silicium = SiO_2 ). Le quartz donne la charpente des terres et
assure leur tenue à la cuisson.
Raku : c’est une technique de cuisson (2ème
cuisson) d’une pièce en grès chamotté
qui a été émaillée, suivi d’un enfumage et d’un mouillage. Technique née au
japon, revisitée par Paul Soldner : cuisson au gaz, sortie de la pièce
incandescente, plongée dans un contenant de combustible (copeaux de bois, par
exemple), lequel contenant est refermé générant des fumées et la fixation du
carbone sur les parties non émaillées de la pièce, et notamment les fissures de
l’émail sur la pièce provoquées par le choc thermique lors du défournement à
1000 ° C. (Voir sur le site mon article sur le raku en bas de la page « à
propos de nous » )
Retrait : Réduction du volume de la terre lors
de la sèche et lors de la cuisson. Le retrait de séchage correspond à la
déshydratation de la terre. Le retrait de cuisson, correspond aux
transformations physiques et chimiques de la terre provoquées par la
cuisson. Les fabricants de terre indiquent toujours sur chaque pain le pourcentage
de retrait au séchage et le pourcentage de retrait à la cuisson.
Sole : Partie inférieure du four .
Terre : argile mélangée à d'autres composés
(silice, minéraux broyés..) , matière plastique utilisée par le potier. Il y a
les terres basse température (faïence) et les terres haute température
(céramique vitrifiée : grès et porcelaine). A noter que la porcelaine n'est pas
une argile que l'on trouve telle quelle dans la nature mais une création par
l'homme. La porcelaine a été importée en Europe par le missionnaire
jésuite François-Xavier d'Entrecolles en 1712 (voir porcelaine)
Terre cuite : Les tout premiers objets de terre
cuite datent du Paléolithique supérieur (il y a environ entre
45 000 et 12 000 ans avant le présent) C’est un mélange
d’argile et de sable cuite à basse, voire très basse température. (feu de bois
foyer ouvert). La terre cuite est utilisée pour réaliser des poteries, des
sculptures mais également dans le bâtiments : briques, tuile.
Terres
mêlées : Terres
colorées d'oxydes de couleur différentes mélangées et tournées ou façonnées
autrement et qui donne des effets de dessins et de marbrures. Synonyme de
nériage (néri ague) terme japonais
Terre
papier (aussi appelé paper clay) :
elle consiste en un mélange d’argile, de fibres de cellulose et d’eau. La terre
peut être de la faïence, du grès ou de la porcelaine. Le papier contient des
fibres de cellulose qui provient de végétaux. On utilise du papier toilette à
raison d’environ 3 % en poids de matière sèche (pour 1 kg de terre sèche broyée,
on mettra 30 grammes de papier toilette). L’intérêt est un cru plus solide, le
façonnage de grosses pièces, un faible retrait, une pièce légère, la
possibilité de coller cru sur sec, et sec sur sec, un séchage rapide, et la
possibilité de réaliser des pièces élancées, un faible risque de fissuration,
la non obligation de cuisson, la cuisson possible au raku ou en four électrique
(monocuisson bienvenue)…. L’inconvénient est une pièce non alimentaire et une
pièce moins solide, mais comme ce sont des pièces décoratives (non alimentaire), c’est moins
important.
Terre
vernissée : La
terre déjà cuite reçoit un vernis transparent à base de plomb qui peut être
coloré grâce à des oxydes métalliques verts, bruns ou jaunes . En Provence, la
terre vernissée est faite avec de la faïence rouge que l’on engobe en blanc,
puis émaillée après la 1ere cuisson
Tesson : que l’on peut rapprocher du biscuit ou du
dégourdi : c’est la pièce déjà cuite une fois prète à recevoir l’émail
Tournage : Mise en forme de la terre par un
mouvement de rotation produit par un tour.
Tournassage : usinage d’une pièce par
tournage : pour faire le pied d’un bol par exemple.
Tournasin ; Couteau triangulaire doté d’un manche
pour tournasser
Trempage : émaillage par immersion dans un
bain d’émail
Trésaillage : émail contraint par la dilatation
du biscuit et qui se craquèle
Vernis :glaçure au plomb pour la faïence (basse température) et glaçure
au sel de grès pour le grès (haute température)